Triumph, fabricant de motos depuis plus de cent ans, a présenté fin 2019 une nouvelle mouture de son légendaire « Café Racer ». Cette Thruxton RS se veut encore plus performante, encore plus aboutie, tout en conservant un esprit parfaitement classique. On pourrait même dire intemporel, il était donc évident que Timeless Addict en prenne les commandes.
En matière d’automobile, on peut facilement comprendre que Madame ou Monsieur Tout-le-monde ne soit pas passionné(e) alors même qu’elle ou il utilise au quotidien sa voiture. A l’inverse, lorsqu’on s’intéresse au monde des deux roues, enfin surtout des motos, on constate que la clientèle est beaucoup plus sensible à sa monture, à l’image qu’elle dégage et aux sensations qu’elle procure. Il est donc tout à fait logique de retrouver des reportages dédiés aux motos sur Timeless Addict.
Pour commencer, quoi de mieux qu’une anglaise. Oui oui, je sais, je ne suis pas objectif du fait de mon attachement tout particulier aux engins motorisés d’outre-Manche, mais je suis sûr que vous me pardonnerez tant cette Triumph Thruxton RS est désirable.
Lorsqu’on parle de motos anglaises, la marque Triumph arrive rapidement et logiquement dans la discussion. Certes, ce n’est de loin pas la seule, tant le pays a été le berceau de plusieurs constructeurs de renom. Toutefois, à ma connaissance, Triumph est le seul constructeur qui a exercé presque sans discontinuité depuis le lancement du premier modèle en 1902.
Il y a bien évidemment eu quelques périodes creuses, puis un arrêt total de la production à la fin des années 70, mais grâce au rachat par John Bloor en 1983, Triumph a pu bénéficier d’une deuxième vie avec l’arrivée d’une toute nouvelle gamme dès 1990. Depuis, les affaires vont relativement bien, surtout ces dernières années, avec pléthore de motos plus intéressantes les unes que les autres.
Le segment des « Café Racer » étant probablement celui qui m’attire le plus, il me tardait de faire connaissance avec la Thruxton RS puisque ce modèle me fait de l’œil depuis un certain temps déjà.
Reste que ça fait bien 20 ans que je n’ai pas refait activement de la moto, j’aborde donc cette remise en selle avec une légère appréhension. Sans compter que je n’ai jamais été, et ne serai jamais, un motard assidu. Pour moi, la moto, c’est uniquement lorsqu’il fait beau et pour se balader. En résumé : le plaisir avant tout.
Il est temps de nous intéresser à cette belle anglaise. La Thruxton RS reprend les lignes du modèle apparu en 2016 et il faudra un œil averti pour la différencier de la Thruxton R qui est toujours proposée au catalogue. Pourtant si d’apparence elles se ressemblent beaucoup, les différences sont bien présentes.
Le plus flagrant avec notre moto d’essai, c’est sa robe bicolore, gris foncé mat et gris argent mat, avec quelques touches de rouge. Spécifique à cette déclinaison RS, il faut admettre que ça lui va plutôt bien. A noter qu’elle est aussi disponible en noir, mais je trouve cela un peu trop banal pour une telle mouture. Personnellement j’ai un faible pour le vert foncé proposé sur la Thruxton R, ma foi, on ne se refait pas !
C’est dans les détails qu’il faudra aller chercher le reste. Si on retrouve la fourche Showa et les suspensions Öhlins, on peut noter des nouvelles pinces de freins Brembo et surtout une monte pneumatique spécifique, des Metzeler Racetech RR. A cela vous rajoutez le fait que la moto a gagné 6 kg sur la balance, un moteur totalement revu, et vous obtenez une recette véritablement envoûtante.
Avant de vous partager mes sensations, quelques informations sur la mécanique qui anime cette Thruxton RS. Le bicylindre 1’200 cm3 a donc été retravaillé entièrement, il gagne quelques chevaux pour atteindre 106 ch et un couple de 112 Nm.
Par rapport au moteur de la Thruxton R, les ingénieurs ont réussi à réduire de 20% l’inertie tout en offrant 500 t/min de plus au régime maximum. Ainsi, le couple est disponible plus rapidement, alors que la puissance sera présente plus haut dans les tours.
N’ayant pas eu l’occasion d’essayer le modèle précédent, difficile pour moi de constater ces différences. Cependant, je trouve que l’ensemble est vraiment cohérent et très agréable. La Thruxton RS se manie en douceur et avec facilité, si on le désire. Elle se transforme en petit diable lorsqu’on joue de la poignée des gaz. J’apprécie vraiment ce savant mélange de docilité et de bestialité, quel que soit votre envie, la Thruxton RS s’adapte à votre style.
Malgré son ADN de « Café Racer », je trouve que la position de conduite est plutôt bonne, je ne suis pas trop appuyé sur mes poignets. De plus, avec une ligne relativement fine, elle ne me donne pas l’impression que je suis sur une si grosse cylindrée. Cet ensemble permet de proposer un bon agrément de conduite, je me sens rapidement à l’aise, indépendamment de mon manque de pratique depuis un bon moment. Ainsi, après une journée de balade, je ne ressens pas vraiment de fatigue, encore un bon point pour cette Thruxton RS.
Comme je le disais avant, ce qui m’a marqué, c’est la souplesse du moteur. Ce dernier sait proposer un caractère tout en rondeur pour évoluer tranquillement sur les petites routes ou en ville, puis il se diabolise lorsque vous le titillez en cherchant les hauts régimes, transformant votre paisible promenade en véritable arsouille. N’étant de loin pas un motard chevronné, je reste très raisonnable et je n’ai pas la prétention de pouvoir vous expliquer à quel point cette Thruxton RS est performante.
Par contre, ayant eu l’occasion d’échanger les guidons avec quelques amis motards et ayant roulé d’autres motos de la marque, telles une Bonneville T100, une Street Scrambler et une Speed Twin, j’ai immédiatement constaté l’efficacité de l’amortissement et des pneumatiques de la Thruxton RS.
Cette Triumph offre un comportement routier ultra performant, elle semble avaler l’asphalte sans trop vous faire subir les irrégularités du bitume. C’est bluffant de constater à quel point les caractéristiques de ce modèle RS sont affûtées.
En quelques jours aux commandes de cette Triumph Thruxton RS, j’ai redécouvert le plaisir de la conduite en deux roues. Certes, la prudence est de mise tant bon nombre d’usagers de la route ne sont pas tout à leur affaire, et cela quel que soit leur moyen de locomotion. Toutefois, à l’instar d’une voiture classique, une fois installé au guidon, je mets rapidement de côté les tracas du quotidien pour vivre un moment de plaisir quasiment intemporel. Du coup, c’est décidé, je vais m’y remettre sérieusement et il y a de forte chance qu’au moment où vous lirez ces lignes, j’aie d’ores et déjà craqué.
Évidemment je succomberais bien à cette nouvelle Thruxton RS, mais avec un tarif débutant à CHF 17’000.-, cela représente quand même un budget pour un jouet. Oui, car à mes yeux, c’est ainsi que je conçois la moto et de plus, elle n’existe pas en vert foncé. Par contre, si vous êtes un accro de la bécane, foncez la découvrir, croyez-moi vous ne serez pas déçu.
Merci à Triumph Suisse pour le prêt de cette Triumph Thruxton RS, ainsi qu’aux agences de Lausanne et Genève, respectivement Moto Evasion SA et Basset Motos SA, pour leur soutien logistique.