Texte : Thomas RougierPhotos : Thomas Rougier, D.R.

Le Mans Classic dérogeait cette année à son principe fondateur d’événement bisannuel afin de célébrer comme il se doit le centenaire des 24 Heures du Mans.

Succédant ainsi à l’édition 2022, la 11ème édition du Mans Classic s’est tenue du 29 juin au 2 juillet. Nous étions sur place parmi les quelques 235’000 spectateurs venus assister au centenaire, en belle augmentation par rapport aux 200’850 visiteurs de l’édition précédente.

Avec un tel succès populaire, il fallait que la qualité de l’évènement soit à l’avenant. On peut affirmer que c’était bien le cas, tant par le spectacle sur la piste que par les nombreuses animations proposées dans les paddocks.

Cœur de l’évènement, les plateaux de véhicules historiques étaient exceptionnels cette année. On retrouvait bien évidemment les « traditionnels » plateaux 1 à 6 couvrant, par tranches chronologiques, les véhicules de compétition de 1923 à 1981.

Des Bugatti aux BMW M1 en passant par les Bentley Blower, Ferrari 250 LM, Ford GT40, Lola T70, Ferrari Daytona, Porsche 917, etc… Il était difficile de trouver une auto marquante de l’histoire de l’endurance qui manquait à l’appel.

Des pépites emmaillaient le paddock. Comment ne pas s’arrêter devant la beauté d’une BMW 328 ? Comment ne pas être époustouflé devant la psychédélique 917 LH emmenée comme en 1970 par Gérard Larousse ?

Il est impossible de lister ici toutes les autos qui ont retrouvé la piste des 24h lors de cet événement, elles seraient bien trop nombreuses. Tout voir était déjà un challenge en soit. Il faut simplement retenir que quel que puisse être votre intérêt en matière d’automobile historique d’endurance, vous trouvez votre bonheur en venant au Mans Classic.

Afin de proposer encore plus de variété, une part plus importante était donnée cette année aux plateaux annexes :

  • Challenge Benjafield proposant environ 70 Bentley des années 20 – 30
  • Porsche Classic Race, avec de nombreuses Porsche de compétition des années 60 à 80
  • Groupe C des années 80 – début 90 où l’on pouvait notamment admirer, à côté des « traditionnelles » Porsche 962, une Jaguar XJR-14 de 1991 et une Sauber Mercedes C11 de 1990
  • Endurance Racing Legends pour des autos de la fin des années 90 aux années 2000.

Ce dernier plateau, mis en avant cette année, était d’une qualité remarquable. Les autos étant celles de ma jeunesse, il constitue mon coup de cœur pour cette édition, notamment par le spectacle offert en piste. Non que les autres plateaux soient déméritant, loin s’en faut, mais la vitesse de ces autos est toujours sidérante. Surtout quand elles sont emmenées par des pilotes de grand talent comme Emmanuel Collard, vainqueur de la course du samedi sur la Pescarolo C60.

Yannick Dalmas, Eric Hélary, Sohel Ayari, Toine Hezemans, Darren Turner, Tomas Enge étaient aussi de la partie, ainsi que nombre de gentlemen drivers de grand talent, comme François Perrodo. Les voir rouler au volant de Porsche 911 GT1, Toyota GT-One, Bentley Speed 8, Ferrari 333 SP, Dome S101, McLaren F1 GTR (châssis 06R Harrods), Panoz Esperante GTR1, Ferrari 550 Maranello Prodrive ou Aston-Martin DBR9 composant un plateau de plus de 70 voitures restera un grand souvenir, en particulier à la nuit tombée, au Tertre Rouge. Un plaisir pour les spectateurs comme pour les pilotes comme plusieurs d’entre eux ont pu nous le souligner.

D’autant que, comme nous le confiera Emmanuel Collard, cette génération de voitures est sans doute la dernière qui pourra continuer de rouler aussi facilement lors de telles manifestations. Avec l’hybridation, les voitures plus récentes sont beaucoup plus complexes à exploiter. Au-delà de la durabilité des organes de ces autos (batterie notamment), le seul démarrage requiert la présence de 3 ingénieurs…

Mais revenons en piste avec les plateaux 1 à 6. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’esprit de compétition était bien présent. Ça roulait fort et sans beaucoup d’arrière-pensées. C’est à saluer compte tenu de la valeur des objets roulants !

La frontière entre le beaucoup et le trop était toutefois parfois très fine compte tenu de la (grande) disparité entre le niveau des voitures comme des pilotes. Le respect des drapeaux jaunes et des slow zones était en outre plutôt aléatoire. Mais spectacle il y a eu !

Les activités annexes ont par ailleurs été particulièrement soignées cette année. Malgré la foule, il restait possible de naviguer sans trop de « bouchon » et nous n’avons eu aucun problème pour nous attabler.

Ces animations étaient nombreuses, avec celles offertes par les constructeurs. BMW, Alfa Romeo ou Bentley avaient mis les petits plats dans les grands. McLaren était bien présent également, deux F1 GTR (châssis 04R et 05R) trônant magnifiquement au milieu des paddocks.

On citera également les animations aériennes, le traditionnel cinéma drive-in, les orchestres mobiles ou la présence en bonne place de la Ferrari 499P vainqueur de l’édition 2023 des 24 Heures du Mans, accompagnée de la 250LM vainqueur en 1965.

Pour conclure, n’oublions pas la présence d’un village exposants en grande croissance, des clubs toujours aussi nombreux (pas moins de 600 Porsche attendues par le seul Club Porsche France par exemple) présentant nombre de splendides voitures routières de toute époque, beaucoup d’animations à la nuit tombée et une belle ambiance festive.

Impossible de ne pas être pris dans l’ambiance : cette édition restera une expérience mémorable pour les passionnés comme pour les néophytes.

Le Mans Classic reprenant à présent son rythme habituel, rendez-vous est déjà pris en juillet 2025 pour la 12ème édition. La barre est haute mais nous sommes impatients de découvrir les nouvelles surprises qui nous seront alors proposées !

Nos remerciements à Peter Auto, l’organisateur du Mans Classic, pour l’invitation à cette édition 2023 et pour leur accueil.