Si l’appellation Quattro évoque chez tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’automobile une traction intégrale permanente, c’est en bonne partie grâce à l’Audi Sport Quattro, la version courte de l’Audi Quattro, qu’elle le doit.
La marque basée à Ingolstadt est assurément la pionnière lorsqu’on parle de traction intégrale permanente sur les véhicules de tourisme. Pendant l’hiver 1976, lors d’essai en Suède, l’ingénieur Audi Jörg Bensinger remarque à quel point une VW Iltis – véhicule tout-terrain développé pour l’armée allemande – était performante sur la neige grâce à ses 4 roues motrices. Dès lors, il se met à travailler sur le concept pour que les futurs modèles routiers d’Audi bénéficient d’une traction intégrale permanente.
Après quatre années de développement, l’Audi Quattro est lancée en 1980 au Salon de Genève, avec un moteur 5 cylindres en ligne turbocompressé de 2.1 l développant 200 ch et 285 Nm. C’est le début d’une révolution en matière de transmission à 4 roues motrices, autant sur la route qu’en compétition.
Tous les rallyes courus sur des surfaces à faible adhérence, comme la terre ou la neige, sont rapidement trustés par les autos aux 4 anneaux, à tel point que depuis 1983, plus aucune voiture à 2 roues motrices ne gagnera le championnat du monde des rallyes. C’est aussi l’Audi Quattro qui offrira sa première victoire en rallye à un équipage entièrement féminin : Michèle Mouton et Fabrizia Pons au Rallye San Remo 1981, qui remportent le classement général des rallyes mondiaux la même année.
C’est en 1983, pour satisfaire à l’homologation en Groupe B d’une version courte de la Quattro, qu’Audi lance la production de la Sport Quattro. Seuls 218 exemplaires, dont 200 nécessaires à l’homologation, sont produits : 134 en rouge Tornado, 21 en bleu Copenhague, 15 en vert Malachite et 48 en blanc Alpin.
Seule une partie est proposée à la vente dès 1984, une cinquantaine d’exemplaires étant conservés par Audi comme véhicules de compétition, véhicules d’essai ou d’intervention pour les rallyes.
La « Kurze » ou « Quattro Courte », toujours animée par le 5 cylindres en ligne, propose 306 ch et 365 Nm dans sa version routière. Fabriquée par l’entreprise Baur à Stuttgart, sa carrosserie est largement composée de matériaux composites ; elle ne pèse ainsi que 1’300 kg et abat le 0 à 100 km/h en 4.9 sec.
Les versions S1 et E2, des évolutions développées pour la compétition, sont produites à 20 exemplaires chacune en 1984, respectivement 1985 pour la seconde. La version E2 développe alors jusqu’à 600 ch dans sa version « Pikes Peak » avec laquelle Walter Röhrl établit le nouveau record du parcours de la célèbre « course de côte des nuages », au Colorado en 1987.
Proposée à l’époque à 195’000 marks allemands, c’est alors le véhicule allemand le plus cher et le plus puissant. A titre de comparaison, une Porsche 911 Turbo ne coûte alors que 100’000 marks.
Aujourd’hui très recherchée, si l’on en croit les derniers exemplaires vendus aux enchères, sa cote pour un exemplaire en bon état d’origine dépasse CHF 400’000.-. Si un heureux propriétaire du Sport Quattro est prêt à nous mettre à disposition cette légende automobile, la rédaction de Timeless Addict sera plus que ravie de réaliser un article en son honneur, surtout l’année de ses 40 ans !