C’est au salon automobile de Turin, en 1970, que la marque au taureau présente pour la première fois l’Urraco, modèle quelque peu tombé dans l’oubli si ce n’est pour les passionnés de la marque puisque seules 776 unités ont été produites entre 1970 et 1979.
Ce coupé 2+2 de 4.25 m de long, dont l’esthétique générale rappelle un peu la plus connue Ferrari 308 GT4 lancée trois ans plus tard, est la deuxième Lamborghini produite avec architecture Berlinetta après la sublime Miura. Il s’agit d’une véritable GT propulsée par un moteur V8 en position centrale arrière transversale.
Elle est le produit d’une collaboration entre Paolo Stanzani, ingénieur responsable du projet chez Lamborghini, et le carrossier Bertone, en particulier son renommé designer Marcello Gandini.

Le lancement de l’Urraco matérialise plusieurs innovations techniques marquantes. C’est par exemple la première voiture produite en série avec quatre suspensions indépendantes de type McPherson.
C’est également le premier moteur de série à adopter une chambre de combustion Heron située dans une cavité du piston plutôt que dans la culasse, cette dernière étant plane, permettant un rapport volumétrique plus élevé tout en réduisant les coûts de production. Doté d’un simple arbre à cames en tête sur chaque rangée de cylindre et de quatre carburateurs Weber double-corps IDF1 40mm, la première version du V8 de 2.5 litres de cylindrée développe 220 ch à 7’800 t/min, permettant à l’Urraco P250 d’atteindre 245 km/h, une sacrée performance pour l’époque. 499 unités de cette P250 ont été produits entre 1970 et 1976.
En 1975, une version dénommée P250 Tipo P111 est développée uniquement pour le marché américain pour déjà se conformer à de nouvelles normes antipollution. Il s’agit d’une P250 avec vitres électriques, climatisation, pare-chocs renforcés et phares antibrouillard dans la puissance est réduite à 180 ch. Elle ne rencontre pas le succès outre-Atlantique et seuls 21 exemplaires sont produits.
En 1974, Lamborghini présente deux nouvelles versions : une de cylindrée moindre réservée au marché italien, la P200 dont le V8 de 1’994 cm3 de cylindrée ne développe « que » 182 ch. Elle ne sera produite qu’à 66 exemplaires entre 1975 et 1977. 1975 voit également le début de la production de la P300, la plus puissante des Urraco, dont le V8 passe à 3 litres (2’998 cm3) et, en adoptant 4 arbres à cames en tête, développe 265 ch qui lui permettait d’abattre le 1’000 mètres départ arrêté en à peine 26 secondes. Produite entre 1975 et 1979, ce sont 190 exemplaires qui quitteront l’usine Lamborghini.
Pour un véhicule en bon état, la cote actuelle d’une Lamborghini Urraco varie entre CHF 70’000.- pour une P200 et CHF 120’000.- pour une P300.
