Texte : Sebastien MorandPhotos : François Cuany, Thomas Chatton, Yves Zogheb

La Mazda MX-5 représente à mes yeux la quintessence de la voiture qui offre le meilleur rapport prix/plaisir et cela fait 30 ans que ça dure ! Lancée en 1989, elle a su traverser les années en évoluant mais tout en conservant ses qualités. Timeless Addict vous invite à découvrir en détail le roadster le plus intemporel de l’histoire de l’automobile.

Impensable de ne pas connaître la Mazda MX-5, aussi nommée Mazda Miata aux États-Unis. Dans son pays d’origine, on l’appelle Eunos Roadster ou simplement Mazda Roadster. Pour les passionné(e)s, et ils/elles sont nombreux(ses), on dira simplement MX-5 ou Miata. La petite japonaise égaie le paysage automobile depuis 1989 en proposant un cabriolet deux places, un roadster plus précisément, qui fait la part belle au plaisir de conduite.

Les plus anciens d’entre nous savent bien que la MX-5 s’inspire largement des roadsters anglais qui pullulaient dans les années 60. J’ai même entendu dire qu’elle les copiait simplement, mais il n’en est rien. En fait, grâce à elle, c’est tout le commerce des décapotables « plaisir » qui a subi une renaissance lors de son arrivée sur le marché. En effet, à cette période, il n’y avait guère plus que le Spider de chez Alfa Romeo pour rouler en propulsion, cheveux au vent, et sans devoir se ruiner.

S’il y a trente ans on pouvait douter de son potentiel, aujourd’hui on ne peut que remercier Mazda d’avoir relancé une mode avec la production de cette icône de l’automobile ! Après elle, bon nombre de constructeurs ont pris l’option de proposer ce type de véhicule. Cela a commencé avec la Fiat Barchetta, la BMW Z3, puis la MG F, la Mercedes SLK, la Porsche Boxster, etc. Aujourd’hui l’offre est encore plus fournie, la concurrence bien plus importante, mais la MX-5 reste selon moi le meilleur choix. Elle a su conserver une authenticité, un plaisir de conduite, un style qui la rendent unique. D’ailleurs je ne suis pas le seul à le penser, puisqu’avec plus d’un million d’exemplaires produits, la MX-5 est tout simplement le roadster le plus vendu de l’histoire automobile.

Présentée au Salon de Chicago en février 1989, puis quelques semaines après sur le Vieux-Continent au Salon de Genève, la Mazda MX-5 va immédiatement ravir les foules. Avec sa bouille amusante et ses lignes très proches d’une Lotus Elan, difficile de ne pas tomber sous le charme.

La première déclinaison, la NA pour les intimes, sera tout d’abord proposée avec un moteur quatre cylindres 1.6 twincam qui développe 115 ch. Pour moi c’est la plus emblématique et je ne dis pas ça parce que ça a été ma première voiture. Cette mécanique est suffisamment fougueuse vu que l’auto pèse tout juste moins d’une tonne. Mais surtout, la boite mécanique 5 rapports, avec son petit levier et son débattement court, est une pure merveille. Agile et vive, la japonaise distille des super sensations sans même devoir rouler vite. Le plus impressionnant, c’est que toutes ces qualités ont su perdurer avec les différentes générations.

En 1994, la NA subit une discrète mise à jour, notamment à cause de nouvelles normes de sécurité. A cette occasion, le 1.6 des débuts est remplacé, à choix, par un 1.6 90 ch ou un 1.8 130 ch. A mon goût c’est une régression, aucun de ces deux moteurs n’a la même saveur que le premier. Sans compter l’embonpoint dû à l’ajout de renforts nécessaires pour répondre aux nouvelles règles.

En 1998, place à la NB, soit la deuxième mouture de la MX-5. Le style évolue légèrement, on perd les feux escamotables. C’est un peu plus conventionnel, mais ça reste toujours aussi plaisant à regarder. Bien évidemment la japonaise prend encore un peu de poids et maintenant ses moteurs 1.6 et 1.8 développent respectivement 110 et 140 chevaux. C’est un peu plus vigoureux qu’auparavant, sans pour autant être aussi amusant que la toute première. Mais on gagne un peu en confort et la MX-5 devient un tantinet plus civilisée.

Une année après son arrivée, la marque propose une version 10th Anniversary qui arbore un très élégant bleu (Innocent Blue Mica), ainsi qu’un intérieur cuir/alcantara et une capote bleue. Cette déclinaison inaugure une toute nouvelle transmission à 6 vitesses.

Toujours pour cette deuxième génération, un facelift (NB FL) arrive en 2001 et le moteur 1.8 se voit équipé d’un système d’arbre à came variable (VVT) qui lui permet de gagner quelques chevaux.

En 2003, le constructeur développe même une version Coupé qu’on a pu découvrir lors de notre visite au Mazda Classic – Automobil Museum Frey. Uniquement disponible sur quelques marchés, malheureusement pas en Suisse, elle ne sera produite qu’à 350 unités.

En 2006, c’est la NC qui débarque, à savoir la troisième génération du mythique roadster japonais. Ce modèle est disponible avec un 1.8 de 126 ch ou un 2.0 de 160 ch. C’est tout logiquement le plus puissant qu’on retrouve le plus fréquemment, en tout cas dans notre pays. Si le poids augmente toujours un peu, je trouve que les lignes gagnent en prestance et en matière d’esthétisme, c’est pour moi la plus athlétique. On aimerait bien qu’elle embarque une mécanique endiablée avec plus de 200 ch, mais ça ne sera jamais le cas, du moins pour les versions officielles Mazda.

Deux facelifts verront le jour. Tout d’abord en 2009 (NC FL), puis en 2012 (NC FL2), avec à chaque fois quelques changements mineurs et des adaptations en relation avec les législations.

A noter que, pour cette troisième mouture, Mazda propose en option une boite automatique et aussi un toit dur rétractable. Pas vraiment au goût des passionné(e)s, ça a le mérite de répondre à des attentes plus pratiques pour les clients qui veulent utiliser leur MX-5 au quotidien.

Dans le cycle de vie de cette NC, on passe bien évidemment par les 20 ans de la MX-5. Point de série spéciale, mais un magnifique concept car appelé Superlight qui est dévoilé au Salon de Francfort en 2009. Je me souviens encore ma première impression en le découvrant, je rêvais qu’il soit proposé à la vente.

En 2014, au Mondial de Paris, Mazda présente en première mondiale la ND, soit la quatrième génération et celle toujours d’actualité, qui arrivera sur nos routes en 2015. En référence au premier modèle, cette nouvelle déclinaison a fait un régime et elle est également plus petite que celle qu’elle remplace. L’esprit de la NA est pleinement de retour, même si sur le plan du design, la ND affiche quelques détails qui ne font pas l’unanimité.

On lui reproche ses phares, aussi bien avant qu’arrière, ainsi que des lignes plus tendues. Ma foi, c’est l’évolution plutôt logique pour offrir un soupçon de modernité à une auto mythique. Je reconnais avoir émis quelques réserves au moment de découvrir les premières photos. Avec le temps, je m’y suis fait, surtout qu’elle propose toujours autant de plaisir à son volant.

Pour les motorisations, lors du lancement, il y a eu un 1.5 de 131 ch et un 2.0 de 160 ch, mais depuis l’année dernière ces mêmes moteurs offrent respectivement 132 et 184 ch. La boite automatique est toujours disponible en option pour la version la plus puissante et, depuis 2016, la gamme s’est étoffée avec la MX-5 RF. Munie d’un toit dur rétractable, c’est plus une Targa qu’un véritable cabriolet.

Au fil des générations, ce sont plus de 50 séries spéciales qui ont été proposées, il sera donc difficile de toutes les énumérer ici.

Mon coup de cœur va sans surprise à la première qui fut déclinée dans un esprit très anglais, avec une teinte British Racing Green ou Noire, et un intérieur en cuir beige. On a d’ailleurs la chance d’avoir plusieurs exemplaires pour notre séance photos. Elle dispose en plus d’un magnifique volant Nardi en bois, c’est totalement dans l’esprit sixties de l’auto.

J’admets ne pas être indifférent non plus à la dernière arrivée, à savoir le modèle 30th Anniversary produit pour fêter comme il se doit les trente ans de la MX-5. Dans sa livrée « Racing Orange », elle affiche un look affirmé et dynamique, c’est vraiment joli. Bon, comme les 3’000 exemplaires ont déjà tous trouvés preneur, celles et ceux qui seraient intéressé(e)s vont devoir éplucher les petites annonces au lieu de se précipiter chez un concessionnaire.

Vous l’aurez compris, je suis un inconditionnel de la Mazda MX-5 et je connais peu de gens qui n’ont pas été envoûtés après en avoir pris le volant. Aujourd’hui, avec le 2.0 de 184 ch, la voiture offre des très bonnes sensations et elle est parfaitement utilisable tous les jours de l’année. Bien sûr, il y a plus pratique, mais comme je le disais en introduction, le roadster japonais reste selon moi le véhicule qui offre le meilleur rapport prix/plaisir, avec en sus une très bonne qualité de fabrication.

Parfois je me dis même que je craquerais bien. Si le constructeur devait sortir une nouvelle mouture British avec un beau vert foncé et un intérieur brun, je pense que je ne résisterais pas. Ou alors racheter une NA avec le 1.6 115ch, comme ma première voiture… ah ma foi, c’est ça la passion.

En tout cas une chose est certaine, dans un monde où l’automobile bascule vers le simple objet pour se déplacer ou alors, du fait de l’intolérance des gens pour celles et ceux qui ont juste envie de rouler dans une voiture qui leur plait, sans trop penser à la raison, la MX-5 aura toujours une place. Séduisante, tout en étant plutôt modeste, la petite japonaise permet de profiter sans déranger. On ne peut qu’espérer que Mazda continue sur cette lignée pour de nombreuses années à venir car elle est belle et bien intemporelle, cette MX-5.

Nos remerciements à Mazda (Suisse) SA pour le prêt des quatre générations de Mazda MX-5, ainsi que la série spéciale 30th Anniversary.

Merci également à la Maison du Moulin à Coinsins pour leur accueil à l’occasion de notre shooting photos, ainsi qu’à tous les propriétaires de MX-5, principalement des membres du club Mazda MX-5 Romand, pour leur présence.