Texte : Sebastien MorandPhotos : Thomas Chatton

Abarth est un nom connu de tous les passionnés de sport automobile, que ça soit pour la compétition pure ou simplement pour la préparation de voitures de tous les jours. En 2019, le badge au scorpion fête son 70ème anniversaire et pour l’occasion, une magnifique exposition a été organisée lors du Salon de l’Automobile de Genève.

Carlo Abarth est né en Autriche en 1908, sous le prénom Karl. Il a fondé sa compagnie en 1949, après avoir collaboré avec Cisitalia en tant que responsable technique du département course. Deux branches distinctes composaient déjà la société, d’une part la Squadra Abarth pour la course automobile et d’autre part une équipe qui fabriquait des échappements, ainsi que des collecteurs d’admission. Tous ceux qui se sont intéressés un jour au nom Abarth connaissent la renommée des fameux « tubes » italiens, aussi bien en terme de performance que de sonorité.

Si Abarth est principalement connu pour sa collaboration avec Fiat, il faut savoir que la marque a également travaillé avec Alfa Romeo et Ferrari, ainsi qu’avec Simca. Mais c’est en 1955 lors du Salon de Genève, avec la présentation de la Fiat 600, que l’entreprise pris un tournant très important. Dès 1958, et cela pendant une quinzaine d’année, Abarth s’occupa de préparer les Fiat pour la compétition avec bon nombre de succès au rendez-vous. C’est d’ailleurs ainsi que les termes du contrat avait été négociés, donc après chaque week-end de courses, Carlo Abarth envoyait une facture à Fiat en fonction des victoires remportées.

Avant que Carlo Abarth vende son entreprise à Fiat au début des années 1970, Abarth remporta six championnats du monde, huit championnats d’Europe, cinq records du monde, 113 records internationaux, de nombreux championnats nationaux et plus de 700 courses.

Les négociations furent très compliquées avec Fiat qui argumentaient qu’ils n’avaient pas besoin d’un département course. Du coup, Carlo fit don de la quasi totalité de son matériel de compétition à Vincenzo Osella et c’est des locaux presque vides que le constructeur turinois a récupéré après l’été 1971. Osella su tirer avantage en remportant le championnat du monde des marques dans la catégorie des 2 litres en 1972, ainsi que le championnat italien des voitures de tourisme.

Les modèles les plus connus sont bien évidemment les Abarth 500/595/695, mais l’exposition qui a pris place au sein de Palexpo a permis de découvrir un peu plus d’une quinzaine d’autos dont certaines très rares.

On remarquera tout particulièrement une Abarth OT 2000 Periscopo de 1968 et une Abarth OT 2000 Coupé. Cette dernière est mon véritable coup de coeur, basée sur une Fiat 850, elle est l’ultime évolution de ce modèle après avoir été traité à la sauce Abarth. Si la 850 en version Special proposait 47 ch, considérée en 1964 comme un véhicule relativement sportif, cette déclinaison offrait pas moins de 185 ch !

Une collaboration avec le carrossier Zagato permis également de belles réalisations, dont nous avons pu découvrir ici à Genève deux rarissimes autos, la 750 Spyder (probablement seulement 4 exemplaires de la première version) et la 500 GT (environ 10 exemplaires).

Autre représentation d’une certaine folie de la part d’Abarth, la 2400 Coupé qui à l’époque coutait plus cher qu’une Jaguar Type E ! On ne sait d’ailleurs pas vraiment combien de voitures ont été produites. Une chose est sure, Carlo en conduisait une et c’est justement celle qui était présente à Genève pour cette exposition.

A noter qu’à l’époque il y avait tellement de versions, voir des simples modifications disponibles via une caisse de pièces, qu’aujourd’hui, principalement pour les 500/595/695, il est difficile de trouver une véritable Abarth avec un historique totalement clair.

Depuis quelques années la marque revit au travers de différents modèles Fiat affublés du badge au scorpion qui font tous la part belle à la passion de l’automobile qui animait Carlo Abarth.