Malgré les origines japonaises de la marque, c’est en Allemagne que nous nous sommes rendus pour visiter un magnifique musée dédié au constructeur automobile Mazda.
Le Mazda Classic – Automobil Museum Frey est situé à Augsburg, une ville allemande située en Bavière. La famille Frey, le père et ses deux fils, représentent la marque dans cette région depuis 1978 et ils ont constitué une très importante collection de Mazda, environ 120 véhicules.
Ce musée est installé dans l’antre d’un ancien dépôt de trams datant de 1897 et il fait honneur au constructeur japonais en exposant en permanence entre trente et cinquante autos. Lors de notre visite, il y avait par exemple tous les modèles équipés du fameux moteur rotatif Wankel, ainsi qu’une ribambelle de MX-5, normal c’est son trentième anniversaire cette année.
L’histoire de Mazda débute aux environ de 1930 à Hiroshima, avec un premier véhicule au nom de la marque en 1931. Il s’agit d’un tricycle motorisé appelé Mazda GO. Le patronyme Mazda provient d’Ahura Mazda, l’ancien dieu persan de la lumière, également dieu de la sagesse, de l’intelligence et de l’harmonie. De plus, la dénomination est aussi en lien avec le fondateur de la compagnie, Jujiro Matsuda, qui se prononce Mazda en japonais. Ce dernier avait fondé Toyo Cork Kogyo Co. Ltd. en 1920, une société spécialisée dans la fabrication de bouchons en substitut de liège à partir de plantes. Mais le marché n’étant plus vraiment porteur à la fin des années 20, il décida de se reconvertir dans la mécanique et abandonna le mot « Cork ».
Après le tricycle, en 1936, l’entreprise Toyo Kogyo dévoile un logo représentant un M stylisé, en fait trois pour Mazda Motor Manufacturer, avec des sortes d’ailes pour illustrer l’agilité. Quatre ans plus tard, le premier prototype est lancé, une voiture compacte quatre places, mais la production est rapidement stoppée à cause de la deuxième guerre mondiale.
En 1945, le largage de la bombe atomique sur Hiroshima marque une étape importante pour Toyo Kogyo. Les bâtiments restants seront utilisés comme hôpitaux de fortune et dès ce moment, Mazda rendra hommage à la mentalité du peuple local dans sa philosophie d’entreprise : Mazda fait les choses à sa manière, ne lâche jamais et aspire à l’exceptionnel. Grâce à cela, dès la fin de 1945, Mazda relance la production de véhicules utilitaires mais il faudra attendre 1960 pour découvrir la première voiture de série, la R360.
A la fin des années 60, Mazda s’intéresse aux moteurs Wankel dont il possèdent la licence depuis quelques temps. Le fameux moteur rotatif, en fait plus justement moteur à piston rotatif, propose un rendement plus intéressant qu’une motorisation standard. Il est composé de moins de pièces et génère aucun mouvement alternatif ce qui réduit les frottements, les vibrations et le bruit. Cependant il a le désavantage d’engendrer une consommation relativement importante et des problèmes d’étanchéité.
Mazda n’est pas le seul constructeur à l’utiliser dans l’automobile, mais c’est le constructeur qui l’exploitera le plus longtemps, jusqu’en 2011 pour la RX-8. Avant cela, il y eu plusieurs modèles très intéressants équipés d’une telle technologie. La plus mythique à mes yeux, celle qui déclencha également l’intérêt de la famille Frey pour la marque, c’est la Cosmo Sport lancée en 1967. Le musée expose d’ailleurs une sublime Cosmo Sport 110S (Série II) de 1969. Autre fait marquant pour le Wankel, Mazda a remporté les 24 Heures du Mans en 1991 avec la phénoménale 787B. C’était la première victoire pour une marque japonaise et surtout la seule avec un moteur rotatif. Malheureusement pas de 787B au sein du musée, mais un grand nombre de véhicules disposant d’un Wankel, des plus méconnus dans notre pays à la très désirable RX-7 biturbo et à la bestiale RX-7 Groupe B.
Est-il vraiment encore nécessaire de présenter la MX-5 ? Je ne le pense pas… depuis 1989, le petit roadster japonais fait des ravages sur le marché de la voiture plaisir. Il a relancé la mode des cabriolets deux places, propulsion, en reprenant le principe des anglaises des années 60, telles que la Lotus Elan, la Triumph Spitfire ou les MG A et B. Lors de son lancement, il n’y avait plus qu’Alfa Romeo qui proposait sa Spider et ça allait vite tourner au vinaigre puisque dès le milieu des années 90, cette dernière devenait une traction.
Aujourd’hui la mythique MX-5 fête ses 30 ans avec une série spéciale découverte en début d’année, et après quatre générations, elle conserve toujours le même état d’esprit, à savoir faire la part belle au plaisir de conduite ! Franchement, pour les avoir toutes conduites, une MX-5 reste une MX-5 et même si chaque modèle a ses particularités, elles vous procurent toutes des sensations uniques sans avoir besoin de rouler vite. Un avantage non-négligeable si on tient à son permis de conduire.
Ici au musée, on découvre bien évidemment plusieurs versions, la simple Mk1 (ou NA pour les intimes) et ses descendantes (NB, NC et ND), mais également des déclinaisons bien plus particulières. Comme par exemple, une MX-5 Coupé (NB) de 2003, ainsi que la MX-5 Superlight Version (NC) de 2009.
D’autres voitures très attirantes agrémentent le musée à l’image de la très amusante AZ-1 ou même la 323 GT-R 4WD dont je rêvais une fois mon permis en poche. J’invite donc à tous les passionné(e)s de la marque japonaise, et les autres aussi d’ailleurs car l’endroit mérite le détour, à visiter ce musée s’ils sont dans la région d’Augsburg.
Nos remerciements à Mazda (Suisse) SA pour l’invitation et à Messieurs Frey, du Mazda Classic – Automobil Museum Frey pour leur accueil.